Un gendarme du GIGN est mort et deux autres ont été blessés, dont un grièvement, lors d'une opération visant à maîtriser vendredi un forcené à son domicile à Gensac-sur-Garonne, au sud de Toulouse.
Le gendarme tué, le maréchal des logis chef Frédéric Mortier, 35 ans et célibataire, avait été atteint au moment de l'assaut contre André Rouby, un entrepreneur plâtrier à la retraite de 66 ans, qui n'avait pas voulu répondre aux multiples tentatives de prises de contact du GIGN.
Un de ses collègues été plus légèrement atteint lors de cet assaut mené vers 22H00, a indiqué le préfet de la Haute-Garonne André Viau lors d'un point de presse auquel assistaient le procureur de la République et le commandant de la Région de gendarmerie Midi-Pyrénées.
Le troisième gendarme avait été blessé plus grièvement lors de la mise en place du dispositif vers 18H30, a indiqué le directeur de cabinet du préfet.
C'est la première fois depuis l'assaut de l'Airbus d'Air France à l'aéroport de Marseille-Marignane en décembre 1994, au cours duquel une dizaine de gendarmes avaient été blessés, que trois membres de cette unité d'élite sont atteints lors d'une même opération.
Le ministre de la Défense et de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy qui ont exprimé leur extrême et profonde émotion, se rendront au chevet des victimes, samedi à Toulouse. Aupravant, M. Sarkozy ira s'incliner devant la dépouille du maréchal des logis chef.
Le forcené, qui, sitôt maîtrisé "sans dommage pour lui", a été placé en garde à vue pour "tentatives d'homicides multiples et également assassinat", a précisé le procureur de la République Paul Michel. Il est passible de poursuites devant la cour d'assises, a-t-il ajouté.
Un membre des forces spéciales rassemble ses affaires après l'assaut donné contre un forcené le 19 janvier 2007 à Gensac-sur-GaronneVendredi matin, une patrouille de la gendarmerie réquisitionnée par le maire de Gensac-sur-Garonne, une commune située à une cinquantaine de km de Toulouse avait essuyé des tirs du sexagénaire, qui avait auparavant pris pour cible la voiture de son ex-épouse.
Retranché dans sa maison, le forcené aurait encore utilisé son arme en tirant des balles Brenneke, de gros calibre et destinées à la chasse au sanglier. L'intervention du GIGN a alors été décidée et les gendarmes de cette unité d'élite ont mis en place leur dispositif.
C'est à ce moment-là que cet entrepreneur, qui avait déjà eu des antécédents psychiatriques et admis dans un hôpital psychiatrique toulousain, a blessé à l'épaule gauche l'un des membres du GIGN. Le gendarme, grièvement atteint, a dû être évacué vers l'hôpital Rangueil de Toulouse où son diagnostic était réservé vendredi soir.
Le forcené, décrit par certains comme "un homme gentil", avait déjà eu des crises de ce type, mais "il avait pu être être maîtrisé", a indiqué à l'AFP Henri Devic, le maire de cette bourgade de 350 habitants du Comminges.
"On savait qu'il était fragile. Il a perdu la raison depuis ce matin et il était incontrôlable", a poursuivi l'édile, ajoutant que l'homme avait eu "une vie éprouvante", perdu deux jeunes enfants et "traumatisé par la guerre d'Algérie".
Une soixantaine de gendarmes du GIGN avaient pris position près de la maison située sur un coteau non loin d'un club de parapente où un PC avait été installé, avec la présence d'une vingtaine de pompiers.