Animaux menacés: la CITES refuse de protéger deux requins
AP | 08.06.2007 | 19:14
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) réunie à La Haye, aux Pays-Bas, a refusé vendredi de défendre deux espèces de requins très pêchés pour leur chair.
C'était l'un des sujets les plus sensibles de la 14e session de la Convention, réunie depuis le 2 juin pour 12 jours, car il se heurte à la puissante industrie agro-alimentaire et aux intérêts nationaux.
L'Union européenne demandait à la CITES de contrôler le commerce du requin-taupe commun et de l'aiguillat tacheté, qui représente des millions de dollars par an. Les organisations de défense de l'environnement soulignent le déclin rapide des requins, qui se reproduisent lentement et sont de plus en plus demandés sur les tables d'Europe et du Japon. Les Etats-Unis étaient également favorables à la protection.
L'Allemagne a déclaré qu'elle tenterait de surmonter ce premier avis négatif de la commission technique. Seule une centaine des 171 pays de la CITES peuvent voter, or plusieurs délégations n'arriveront que pour la deuxième semaine de la conférence.
La Norvège, s'exprimant au nom de l'opposition à la régulation, a estimé que la CITES n'était pas le lieu pour trancher des "questions commerciales". Des délégués ont cité un rapport de des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture selon lequel les stocks de requins, bien que fortement attaqués dans de nombreuses zones, l'espèce n'est pas menacée d'extinction.
La CITES a en revanche décidé d'interdire totalement le commerce du Loris paresseux, primate nocturne que l'on trouve dans les forêts d'Asie du Sud-Est, ainsi que de la gazelle du Sahara. AP